Page:Weustenraad - Poésies lyriques, 1848.djvu/182

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Mais un tel attentat, mais un semblable crime
Qui flétrirait l’Anglais aux yeux du monde entier,
Serait, de vous à nous, un acte légitime,
Une palme de plus à votre front guerrier !
Vous pourriez, sans rougir, tracer sur nos murailles
La sentence de mort d’un peuple généreux
Dont le sang a coulé dans toutes vos batailles,
Pour propager au loin le culte de vos Dieux !

De quel droit donc, Messieurs, prétendez-vous soumettre
Le peuple belge au joug façonné de vos mains ?
Vous a-t-il appelés, dites, pour vous remettre
Le fardeau trop pesant de ses nouveaux destins ?
Signa-t-il avec vous un pacte obligatoire
Dont il a lâchement déchiré les feuillets ?
Vous a-t-il confié le dépôt de sa gloire,
De ses mœurs, de ses intérêts ?

Jamais, vous le savez, non jamais la Belgique
N’a sous le sceptre altier de princes étrangers
Abdiqué sa puissance et sa grandeur civique,
Même au milieu du choc des plus sanglants dangers ;
Et soit qu’il fût venu des rives de la Seine,
Soit des bords du Danube ou du Guadalquivir,
Poursuivi jusqu’au bout par toute notre haine,
Jamais un Étranger n’a pu nous asservir.