Page:Weustenraad - Poésies lyriques, 1848.djvu/184

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En vain promettez-vous que vos mains bienfaisantes
Répareront les maux causés par vos aïeux,
Que nos champs, resemés à l’ombre de vos tentes,
De plus riches moissons éblouiront nos yeux ;
Que la Fraternité descendra sur nos villes
Pour ne plus remonter à son divin séjour,
Et qu’égales pour tous, sans jamais être hostiles,
Vos lois nous uniront par des liens d’amour.

Tous les usurpateurs ont parlé ce langage,
Depuis les Rois anciens jusqu’aux modernes Tzars ;
Tous, avant de réduire un peuple en esclavage,
Jurent de restaurer et les lois et les arts ;
Mais le peuple crédule accueille-t-il ces traîtres,
Il tombe sous le fouet d’impérieux tyrans,
Et nous ne voulons plus aux chaînes de tels maîtres
Tendre nos bras indépendants.

Nos lois, sans nous vanter, valent mieux que les vôtres ;
La liberté, chez nous, brave les ouragans ;
Elle y fleurit en paix, tandis que chez vous autres
Son arbre mutilé s’effeuille à tous les vents.
Mieux que Juillet, Septembre a tenu sa parole ;
Les Belges dans leurs vœux n ont pas été déçus ;
Les ineffables biens promis par votre idole,
Sachez que dès longtemps ils les ont obtenus.