Page:Weustenraad - Poésies lyriques, 1848.djvu/282

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Tous les fléaux vengeurs que le Nord en furie
Déchaîna sur le globe ébranlé de ses bonds,
Pâliraient à l’éclat du nouvel incendie
Dont partout luisent les brandons.

Pour mettre un pied vainqueur sur le cratère en flamme,
Fermer le gouffre ardent des révolutions,
Il faut qu’il vienne un Homme, élevé par la Femme,
Qui porte dans son sein le cœur des nations,
Qui, du globe soumis achevant la conquête
Par le Soc, par la Presse et par le Remorqueur,
Joigne au sceptre du Roi la verge du Prophète,
Et la palmé du Rédempteur.

Quand donc, Dieu tout-puissant ! le verrons-nous paraître,
Tout palpitant encor de son dernier combat ?
Se révèlera-t-il sous la robe du prêtre,
La toge du tribun, le casque du soldat ?
Sera-ce du sommet d’un rocher solitaire,
Du seuil d’un toit de chaume ou du fond d’un palais,
Qu’un jour nous l’entendrons annoncer à la terre
L’heure de l’éternelle paix ?

Toi seul, mon Dieu ! dans ta sagesse,
Tu connais le secret des temps ;
Tu connais le jour d’allégresse
Par l’homme attendu si longtemps ;