Page:Weustenraad - Poésies lyriques, 1848.djvu/80

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Au seuil si ténébreux du palais de la vie
Qui s’ouvre, à ses regards, sous un ciel attristé,
Sur ce berceau royal dont le Seigneur confie
La garde et le dépôt à notre loyauté ;
S’il s’élève une voix qui caresse ou qui gronde,
En répétant ces mots chers à tous les pouvoirs :
Roi ! respect à tes droits ; qu’une autre lui réponde :
Homme ! respect à tes devoirs.

Frères ! la Royauté, sous nos toits domestiques
Jette à peine un reflet de son premier éclat ;
Tombée, au jour marqué, de ses hauteurs antiques,
Elle n’est plus assise au timon de l’État ;
L’État, c’est le grand char, à la course splendide,
Par la flamme emporté sur un sillon d’airain ;
Le Peuple, est le chauffeur, le Parlement, le guide,
La Royauté, le frein.

Pour régner avec gloire au sein d’un pays libre,
Le fils saura du père adopter le passé ;
Il saura des pouvoirs maintenir l’équilibre,
Sans avoir à combattre un spectre terrassé ;
Ni dynastique orgueil nourri de despotisme,
Ni rêves belliqueux d’un illustre avenir,
Ne croisent sur son front les rayons de leur prisme,
Dont l’éclat pourrait l’éblouir.