Page:Wharton - Les Metteurs en scène, 1909.djvu/148

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Il hésita encore.

— J’avais pensé à une villa dans ces parages ; personne ne nous ennuierait. On s’arrangerait une vie calme et paisible. Cela vous irait-il ?

— Mais oui… (Elle se tut et regarda d’un autre côté.) Cependant je croyais… ne m’avez-vous pas dit, une fois, que votre meilleur travail, vous l’aviez fait au milieu de la foule, dans les grandes villes ?… Pourquoi nous enfermer dans un désert ?

Gannett ne répondit pas tout de suite. À la fin, tout en évitant son regard aussi soigneusement qu’elle évitait le sien :

— Ce ne serait peut-être plus la même chose, à présent, fit-il ; je ne peux rien dire, naturellement, avant d’avoir essayé. Un écrivain ne devrait pas être dépendant de son « milieu » ; c’est une erreur de se laisser aller à de telles complaisances envers soi-même, et je pensais que, pour les premiers temps au moins, vous préféreriez être…

Elle le regarda en face :

— Être quoi ?

— Eh bien, mais… être tranquille. Je veux dire…

— Que voulez-vous dire par « les premiers temps » ? — interrompit-elle.