Page:Wharton - Les Metteurs en scène, 1909.djvu/186

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nait pour le résultat d’un raisonnement. Il voyait maintenant la cruauté qu’il avait commise en la détachant des conditions normales de la vie ; il constatait la profondeur avec laquelle Lydia avait pénétré jusqu’à la véritable cause de leur souffrance. Leur vie était impossible, comme elle avait dit ; et son pire châtiment, c’était qu’elle avait rendu toute autre vie impossible pour eux. Même si son amour, à lui, avait diminué, il était lié à Lydia maintenant par tous les liens de la pitié et du remords ; et elle, la pauvre enfant, était forcée de revenir à lui comme Latude à son cachot…

Un nouveau bruit le fit tressaillir : c’était la porte de Lydia qui se fermait avec précaution. Il s’approcha de la sienne, sur la pointe des pieds ; il entendit les pas de Lydia s’éloigner dans le couloir. Alors il retourna à sa fenêtre et regarda dehors.

Une ou deux minutes après, il la vit descendre les marches du porche et entrer dans le jardin. Il ne pouvait distinguer sa figure, mais il y avait dans son extérieur quelque chose qui le frappa. Elle portait un long manteau de voyage sous les plis duquel il reconnut le relief d’un sac ou d’un paquet. Il poussa un grand soupir et continua de l’observer.

Elle descendit rapidement l’allée de lauriers-