Page:Wharton - Les Metteurs en scène, 1909.djvu/194

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Est-ce bien, cette fois ? Vous êtes presque aussi difficile que Mary Anerton.

— Que Mary Anerton ?…

— Oui, je ne peux jamais me rappeler comment elle aime son thé. C’est ou bien du citron avec du sucre, ou sans sucre, ou de la crème sans ni l’un ni l’autre, et de toute façon le thé ne doit être versé dans la tasse qu’en dernier lieu. Et si l’on ne s’est pas bien souvenu, il faut tout recommencer. Je suppose que Vincent Rendle prenait son thé comme cela et que c’est devenu un rite…

— Comment ! vous connaissez Mrs Anerton ?…

Et ai-je vu une fois Shelley lui-même[1] ?… Miséricorde ! Mais oui !… Elle et moi nous avons été à l’école ensemble. Vous savez qu’elle est Américaine ? Nous avons passé presque un an dans un pensionnat des environs de Tours. Après quoi, elle retourna à New-York et je la perdis de vue jusqu’après son mariage. Elle et Anerton ont séjourné un hiver à Rome, pendant que mon mari y était attaché à notre Légation, et nous l’y voyions beaucoup, fit Mrs Memorall, avec un sourire de réminiscence. C’était le fameux hiver…

— L’hiver où ils se sont connus ?…

  1. Vers de Browning passé en proverbe.