Page:Wharton - Les Metteurs en scène, 1909.djvu/195

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— Précisément. Par malheur, j’ai quitté Rome peu avant que la rencontre n’eût lieu. N’est-ce pas de la guigne ? J’aurais pu figurer dans la Vie et les Lettres. Vous savez qu’il mentionne même cette stupide Mme  Vodki chez laquelle la présentation eut lieu…

— Et elle, l’avez-vous vue beaucoup par la suite ?

— Pas du vivant de Rendle. Elle vivait presque exclusivement en Europe. Je la voyais bien de temps en temps, quand j’étais sur le continent, mais elle était si absorbée, si préoccupée, qu’on se sentait toujours de trop. En réalité, elle ne tenait qu’à ses amis à lui, et s’était peu à peu séparée de tous les siens à elle. Maintenant, c’est très différent. Elle est affreusement seule. Elle s’est remise à m’écrire quelquefois, et, l’année dernière, ayant su que j’allais en Europe, elle me demanda de la rejoindre à Venise. J’y ai passé une semaine avec elle.

— Et Rendle ?

Mrs Memorall sourit et secoua la tête :

— On ne m’a jamais laissé jeter même un simple coup d’œil sur le dieu. Aucun de ses anciens amis à elle ne l’a jamais rencontré, sinon par hasard. Les mauvaises langues disent que c’est pour cela qu’elle l’a gardé si longtemps. Si quelqu’un arrivait pendant qu’il était