Page:Wharton - Les Metteurs en scène, 1909.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

savait gré de sa naïveté et de son humeur joviale.

— On en a tant vu, de ces intrigantes souples et adroites que vous nous envoyez de là-bas, dit Le Fanois à Blanche, avec son sourire moqueur. Cette enfant nous repose un peu de ces physionomies-là. Je crois que ses défauts mêmes nous aideront à la caser.

Ils étaient assis auprès de la table à thé du minuscule salon de miss Lambart. Depuis deux ans, elle avait pu s’installer à un cinquième étage, dans un modeste appartement où elle recevait ses visiteurs avec l’indépendance d’une femme mariée.

— Que voulez-vous ? disait-elle, je n’ai de quoi me payer ni un mari ni une dame de compagnie ; il faut bien que je réunisse toutes ces fonctions dans ma seule personne.

Elle répondit par un sourire à la légère impertinence du jeune homme.

— J’avoue, dit-elle, que les compatriotes que nous vous envoyons ne donnent pas toujours l’exemple de la fierté démocratique. Mais ne valent-elles pas les maris que vous avez si peu de peine à leur trouver ?

Il ne répondit pas, et elle reprit :

— Je ne sais pas si nous trouverons si facilement à caser la petite Catherine. Je partage