Page:Wharton - Les Metteurs en scène, 1909.djvu/26

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votre avis sur elle, et pour rien au monde je ne voudrais qu’elle fût mal mariée.

Le Fanois réfléchit un instant ; puis il dit :

— Que diriez-vous de Jean de Sestre ?

Elle sursauta.

— Comment ? Le jeune prince ? C’est l’aîné de la famille, n’est-ce pas ? Il sera duc de Sestre ?

— Parfaitement.

— Et vous croyez ?…

— Je le crois sincèrement épris de la charmante Catherine, et je ne vois aucune difficulté à obtenir le consentement de ses parents.

Elle le regardait toujours d’un œil ébloui.

— Mais c’est ce qui s’appelle vraiment un grand mariage ! dit-elle. Et c’est un brave garçon, n’est-ce pas ?

— Ce n’est pas un génie ; mais je crois qu’il sera un mari modèle, auquel vous pourrez confier votre protégée sans crainte.

Miss Lambart parut réfléchir profondément ; puis elle se leva en soupirant et fit quelques pas dans le petit salon.

— Qu’avez-vous, chère camarade ? demanda le jeune homme, en renversant la tête contre le dos de son fauteuil afin de suivre des yeux les mouvements souples et gracieux de la jeune fille.