Page:Wharton - Les Metteurs en scène, 1909.djvu/264

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jeune fille qui fut séduite par un soldat autrichien à la foire de Peschiera ?

— Ah ! Vannina, dis-je ; hélas ! Excellence, elle est morte !

— Morte !

La comtesse devint pâle et laissa tomber sa bourse. Je la ramassai et la lui tendit, mais elle la replaça dans ma main.

— Gardez-la, murmura-t-elle, et dites des messes pour Vannina.

Puis elle se dirigea lentement vers la maison.

Je poursuivis mon chemin vers la grille ; avant que je ne l’atteignisse, j’entendis de nouveau la voix de la comtesse :

— Don Egidio, appela-t-elle.

Et je me retournai.

— Vous venez dire la messe à la chapelle demain matin ?

— Le comte l’a désiré, Excellence.

Elle hésita un instant.

— Je ne suis pas assez bien pour aller jusqu’au village cet après-midi, dit-elle enfin. Voulez-vous venir plus tard et me confesser ici ?

— Volontiers, Excellence.

— Alors, venez au coucher du soleil.

Elle me regarda gravement.

— Il y a longtemps que je ne me suis confessée, ajouta-t-elle.