Page:Wharton - Les Metteurs en scène, 1909.djvu/265

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— Mon enfant, la porte du ciel est toujours prête à s’ouvrir.

Elle ne répondit pas et je continuai ma route. Je retournai à la villa un peu avant le coucher du soleil, dans l’espoir de causer avec Roberto. Comme Faustina, je sentais que nous étions à la veille d’avoir la guerre, et l’incertitude de l’avenir me rendait plus précieux chacun des instants que mon ami pouvait me consacrer. Je savais qu’il avait été occupé toute la journée, mais j’espérais le trouver prêt pour le départ et disposé à me donner une demi-heure. J’avais raison : le domestique qui me reçut me pria de le suivre dans l’appartement du comte. Roberto seul, le dos tourné à la porte, était assis devant une table couverte de cartes et de papiers. Il se leva et je vis que son visage était blême.

— Roberto ! m’écriai-je, tout ému, en l’appelant de son nom de baptême, comme au temps de notre enfance.

Il me fit signe de m’asseoir.

— Egidio, dit-il tout à coup, ma femme vous a envoyé chercher pour la confesser ?

— J’ai rencontré la comtesse en rentrant ce matin, répondis-je ; elle a exprimé le désir de communier demain matin avec vous et Donna Marianna, et j’ai promis de revenir ce soir pour entendre sa confession.