Page:Wharton - Les Metteurs en scène, 1909.djvu/280

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de ma femme, mais refusa de se prêter à notre stratagème ; je l’y contraignis par la force et je pris sa place dans le confessionnal.

Marianna éclata en sanglots et fit un grand signe de croix, tandis qu’une lueur étrange passait dans les yeux de Faustina.

Il y eut un silence ; puis Roberto se leva et, traversant la pièce, alla prendre sa femme par la main.

— Votre place est à côté de moi, comtesse Siviano, dit-il.

Et il la fit asseoir sur la chaise qui se trouvait à côté de la sienne.

Gemma bondit sur ses pieds, mais son mari la força à se rasseoir.

— Jésus, Maria ! gémit Donna Marianna.

Roberto porta la main de sa femme à ses lèvres.

— Vous me pardonnez, dit-il, d’avoir pris ce moyen pour vous défendre ?

Et se tournant vers Andrea, il ajouta lentement :

— Je déclare ma femme innocente et mon honneur satisfait. Vous jurez de vous en rapporter à ma décision ?

Je ne sus jamais ce qu’avait bégayé Andrea ni quelles paroles venimeuses Gemma avait marmottées entre ses dents serrées, car mes yeux