demeurèrent fixés sur le visage de Faustina.
Elle s’était laissé conduire par Roberto comme une aveugle, et elle avait écouté son mari avec un visage impassible ; mais lorsqu’il eut cessé de parler, le regard de Faustina perdit sa froide rigidité et elle s’appuya silencieusement contre lui. Il l’entoura de son bras, elle glissa à ses pieds, et Marianna accourut auprès d’elle pour la relever. À ce moment nous entendîmes sur le lac un bruit d’avirons et nous vîmes accoster une barque. Quatre forts rameurs du mont Isola venaient emmener le comte à Iseo, d’où il devait partir pour Milan. Son domestique, havresac au dos, frappa à la porte-fenêtre de la terrasse pour l’avertir.
— Il n’y a pas de temps à perdre, Excellence, s’écria-t-il.
Roberto se retourna et saisit ma main.
— Priez pour moi, dit-il à voix basse.
Et avec un geste d’adieu aux autres il quitta la salle et descendit vivement la terrasse.
Marianna, tenant Faustina dans ses bras, pleurait de joie.
— Regarde-moi, chérie, disait-elle. Songe qu’il reviendra bientôt, et voici déjà le soleil qui se lève !
Andrea et Gemma avaient disparu silencieusement, comme des revenants au chant du coq,