craint de l’agiter, et Mrs Smithers m’a priée de lui transmettre quelques mots de votre part.
Le Fanois avait les larmes aux yeux.
— La pauvre enfant ! Dites-lui, dites-lui bien que je…
Il hésita et parut subitement gêné par le regard tranquille de miss Lambart.
L’ombre d’un sourire moqueur effleura les lèvres pâlies de la jeune fille.
— Je saurai ce qu’il faut lui dire, reprit-elle avec une légère nuance d’amertume.
Le Fanois la regarda ; puis il prit sa main, qu’il baisa.
— Je vous en prie, dit-il.
Et elle le quitta.
Deux jours plus tard, la pauvre fiancée mourut. Sa mère, qui, jusqu’au dernier moment, s’était figurée qu’elle pourrait la sauver à coups d’argent, resta profondément ébranlée par ce désastre qui, pour la première fois, semblait lui démontrer l’impuissance de ses millions. Elle répétait sans cesse à Blanche et à Le Fanois : « Mais qu’est-ce que j’aurais pu dépenser en plus ? » Et elle se reprochait de ne pas avoir fait venir le spécialiste de New-York, oubliant que la mort était survenue avant qu’il eût pu arriver. Néanmoins, elle se consola un peu quand elle apprit que toute la haute société pa-