Page:Wharton - Sous la neige, 1923.djvu/178

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Autour d’eux une tranquillité profonde tombait avec l’obscurité sans étoiles, et ils s’appuyaient silencieusement l’un sur l’autre ; mais à chaque pas de la montée, Ethan se disait : « C’est la dernière fois que nous nous promenons ensemble. »

Lentement ils gravissaient la pente. Quand ils arrivèrent en face de l’église, il inclina la tête vers Mattie et lui demanda :

— Êtes-vous fatiguée ?

Elle répondit, haletante :

— Non, c’était trop beau !

Pressant son bras contre le sien, il la guida vers les sapins de Norvège.

— Je crois que cette luge appartient à Ned Hale. En tout cas, je vais la laisser où je l’ai trouvée.

Il traîna la luge jusqu’à la grille des Varnum et l’appuya contre la palissade. Lorsqu’il se releva, il sentit Mattie tout contre lui dans l’ombre.

— Est-ce ici que Ned et Ruth se sont embrassés ? lui souffla-t-elle, l’entourant de ses bras.

Ses lèvres, cherchant celles d’Ethan, effleurèrent son visage, et il l’étreignit dans un brusque transport.

— Au revoir… au revoir…, balbutia-t-elle, en l’embrassant de nouveau.

— Oh ! Matt ! Je ne puis vous laisser partir !

C’était toujours le même cri qui lui échappait.