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Page:Whitman - Feuilles d’herbe, trad. Bazalgette.djvu/322

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FEUILLES D’HERBE

Ici aussi, elle pourrait se dresser à la fin meurtrière et extatique,
Ici aussi, exigeant l’arriéré intégral de la vengeance.


D’ici je signale ce salut outre-mer,
E t je ne renie pas ce terrible enfantement et baptême rouge,
Mais me rappelle la petite voix que j ’entendis vagir et a t ­
tends avec absolue confiance, peu importe le temps,
E t à dater d’aujourd’hui, triste et fort, je soutiens la cause
léguée, celle de tous pays,

Et j’adresse ces mots à Paris avec mes affections,
Et j’imagine que là-bas des poètes les comprendront,
Car il y a encore, j’imagine, delà musique latente en France,
des flots de musique,

Oh !j’entends déjà le bruit confus des instruments, ils noie­ront bientôt tout ce qui voudrait les interrompre, .
Oh ! je crois que le vent d’est apporte une marche de liberté
triomphale,

Elle vient jusqu’ici, elle me gonfle de joie folle,
Je veux courir la transposer en mots, pour la justifier,
Je veux encore chanter un chant pour toi, ma femme.


MOI-MÊME ET LES MIENS


Moi-même et les miens à jamais en athlètes,
Pour supporter le froid ou chaud, mettre dans la cible avec
un fusil, piloter un bateau, conduire des chevaux, pro­créer des enfants superbes,
Pour parler facilement et clairement, nous sentir à l ’aise
pormi les gens du peuple,
Et nous maintenir dans de terribles positions sur terre et
sur mer.