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AU BORD DE LA ROUTE
O MOI ! O VIE !

O Moi ! O Vie ! Ces questions qui me hantent,
Ces cortèges sans fin d’incrédules, ces villes peuplées de fous,
Ces reproches que je me fais sans cesse à moi-même (car
qui plus fou que moi et qui plus incrédule ?)
Ces yeux qui vainement implorent la lumière, ces buts vils,
cette lutte toujours recommencée,
Ces résultats pitoyables de tout, ces foules ahanantes et
sordides que je vois autour de moi,
Ces ans vides et inutiles des autres, autres avec lesquels
je suis entrelacé,
La question, ô moi ! qui, si triste, me hante — Quoi de bon
parmi tout cela, ô moi, ô vie ?

Réponse

Que tu es ici — que la vie existe et l’identité,
Que le spectacle puissant se poursuit, et tu peux y donner un poème.


A UN PRÉSIDENT

Tout ce que vous faites et dites est pour l’Amérique ballants
mirages,
Vous n’avez pas été à l’école de la Nature — appris la politique de la Nature, appris la grande amplitude, rectitude, impartialité,
Vous n’avez pas vu que seules de pareilles choses convenaient à ces Etats,
Et que ce qui leur était inférieur devait tôt ou tard disparaître de ces États.