Page:Whitman - Feuilles d’herbe, trad. Bazalgette.djvu/587

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Penser que pour d’autres ouvriers cela pèsera tout aussi lourd, pourtant pèsera peu ou néant pour nous.

Le vulgaire et le raffiné, ce que vous nommez mal et ce que vous nommez bien, penser quelle vaste différence, Penser que cette différence continuera pour d’autres, pour­tant nous aurons dépassé cette différence.

Penser combien de plaisir il y a, Etes-vous en ville à vous amuser ? ou bien dans les affaires ? ou en train de combiner une nomination et une élection ? ou avec votre femme et votre famille ? Ou avec votre mère et vos sœurs ? ou occupée aux travaux du ménage ? ou aux soins admirables de la maternité ? Ces choses-là aussi sont emportées par le flot vers d ’autres, vous et moi sommes emportés par le flot, Mais à l’heure dite vous et moi y prêterons un moindre in­ térêt. Votre ferme, vos gains, vos récoltes — penser comme ils vous accaparent, Penser qu’il y aura encore fermes, gains, récolte ?, pour­ tant à quoi vous serviront-ils ? 6 Ce qui sera serâ bien, car ce qui est est bien, S’y intéresser est bien, et ne pas s’y intéresser sera bien. ¥ Les joies 4u foyer, les besognes ménagères ou les affaires de chaque jour, la construction des demeures ne sont fan­ tasmagories, ils ont poids, forme, emplacement, Fermes, gains, récoltes, marchés, salaires, gouvernement* rien de tout cela n’ est fantasmagorie,