Page:Whymper - Escalades dans les Alpes.djvu/117

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
109
CHAPITRE V.

suré sur son sort, je me mis à contempler la vue dont on jouit de la plate-forme et qui, dans la solitude complète où je me trouvais, m’offrit tout l’attrait et tout le charme de la nouveauté[1]. En face se dressaient les pics les plus élevés de la chaîne des Alpes Pennines : le Breithorn (4148 mètres), le Lyskamm (4638 mètres) et le Mont-Rose (4638 mètres) ; en me tournant à droite, j’embrassais d’un coup d’œil le massif entier des montagnes qui séparent le Val Tournanche du Val d’Ayas, dominé par son sommet le plus élevé, le Grand Tournalin (3400 mètres)[2]. Derrière s’étendaient les chaînes comprises entre le Val d’Ayas et la vallée de Gressoney, dominées par de plus hautes sommités. Plus à droite encore, le regard, après avoir suivi le Val Tournanche dans toute sa longueur, se reposait sur les Alpes Grecques aux pics innombrables, pour s’arrêter aux dernières limites de l’horizon, sur la pyramide isolée du Viso (3840 mètres). Venaient ensuite, en tournant toujours les regards à droite, les montagnes situées entre le Val Tournanche et le Val Barthélemy. Le mont Rouss (sommet neigeux à la cime arrondie, qui paraît si important vu du Breuil, mais qui n’est en réalité qu’un contre-fort d’une montagne plus élevée, le Château des Dames) s’était abaissé depuis longtemps, et la vue, passant par-dessus, le remarquait à peine pour contempler la Becca Salle (ou Bec de Sale, suivant la carte), Cervin en miniature, et, bien d’autres sommets plus importants encore. L’énorme masse

    tres Ptilotricum purpureum, Lepidium stylalum et Biscutella saxatilis ; et à 3048 mètres, Alyssum spicatum et Syderitis scordiodes. Il cite les plantes suivantes comme se rencontrant dans les Pyrénées à des altitudes de 2750 à 3050 mètres. Cerastium latifolium, Draba Wahlenbergii, Hutchinsia alpina, Linaria alpina, Oxyria reniformis, Ranunculus glacialis, Saxifraga nervosa, S. oppositi folia, S. Grœnlandica, Statice Armeria, Veronica alpina.

    La petite brochure du chanoine G. Carrel, intitulée la Vallée de Valtornenche en 1867, contient quelques détails sur la flore du Val Tournanche ; et l’on trouvera dans le livre de M. Dollfus-Ausset : Matériaux pour l’étude des glaciers (tome VIII, première partie, 1868), une liste des plantes recueillies jusqu’à présent sur l’arête entourée de glaciers (Furggen-Grat) qui relie le Cervin au col de Saint-Théodule.

  1. Voyez la carte de la vallée de Zermatt, etc. ; celle de la Valpelline, etc. ; et la carte générale.
  2. D’après l’autorité du chanoine Carrel.