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Page:Widmann - La Patricienne, trad P César, 1889.djvu/27

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LA PATRICIENNE

de la Vénus de ce nom, Jean Almeneur se leva tout à coup, craignant sans doute d’entendre parler de celle qui le préoccupait tant, chose qu’un instant auparavant il avait ardemment souhaitée. L’heure du dîner était là. Ils se séparèrent donc, et le docteur put enfin rentrer dans sa chambre, au quatrième étage d’une maison située au centre de la ville.

M. Grégor, ce professeur dont il a été question dans le chapitre précédent, après avoir allumé sa lampe à huile, s’était remis à l’étude dans son cabinet. C’était un travailleur infatigable. Du matin au soir, parfois du soir au matin, lorsque ses cours ne le réclamaient point, il ne quittait pas ses livres. On lui reconnaissait une haute autorité dans toutes les questions de droit. Il était aussi souvent consulté, même par les gouvernements.

Penché sur sa table, où sa main traçait à la hâte un article de journal, il n’entendit pas la porte rouler sur ses gonds. Ce n’est qu’à la voix de la servante qu’il se redressa vivement.

M. le docteur Almeneur demande si M. le professeur est à la maison ?

— Mais, oui ! Faites entrer !

Et, en disant cela, il se leva du vaste fauteuil à bras sculptés et s’élança, de cette allure vive qui le caractérisait, au-devant de son visiteur.

— Vous avez désiré me parler, fit le jeune homme, en entrant.

— D’abord, soyez le bienvenu chez moi ! répondit