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LES ANCÊTRES

qu’une intelligente initiative, un jour, les réunira dans un bâtiment approprié. Alors posséderons-nous la plus riche bibliothèque musicale du monde.

Weber. ↔ En 1826, Weber traverse Paris, se rendant à Londres pour surveiller les études de son nouvel ouvrage : Obéron. Il passe son temps en visites chez Cherubini, Rossini, Spontini, Auber. La représentation de l’Olympie l’intéresse vivement : « Comme l’opéra est ici en spectacle grandiose, écrit-il à sa femme ! La splendeur du vaisseau, la présence de masses sur la scène et dans l’orchestre forment un spectacle superbe et imposant. Exécution excellente. L’orchestre a une force et une ardeur telles que je n’ai jamais rien entendu de comparable. »

Le jeune Berlioz, qui a pour l’auteur de Freischütz une admiration passionnée, cherche à le voir ou de près ou de loin : « Vaine poursuite ! Le matin, Lesueur m’avait dit : « Je viens de recevoir la visite de Weber. Cinq minutes plus tôt, vous l’auriez entendu me jouer des scènes entières de nos partitions françaises : il les connait toutes. » En entrant dans un magasin de musique : « Si vous saviez qui s’est assis là tout à l’heure ! — Qui donc ? — Weber ! » — À l’Opéra : « Weber vient de traverser le foyer… il est aux premières loges… » Tout fut inutile… À l’inverse des poétiques apparitions de Shakespeare, visible pour tous, il demeura invisible pour un seul » (Berlioz, Mémoires).

Mendelssohn. ↔ Cinq ans plus tard, Mendelssohn débute à la Société des Concerts.

Son nom figure sur le programme, comme interprète du Concerto en sol, de Beethoven, — encore inconnu à Paris, —

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