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CHAPITRE IX

INSTRUMENTS À CORDES PINCÉES

DANS L’ANTIQUITÉ. ║ LA HARPE.



Dans l’antiquité. ↔ Après la lyre et la cythare grecques, après la harpe égyptienne, le plus ancien est le luth, sorte de guitare à quatre cordes et à dos arrondi. Perfectionné, porté à douze, voire même à seize cordes, il changea de nom et devint le Théorbe, en honneur jusqu’au XVIIe siècle. Et alors, c’est la revanche de l’antique instrument que peintres et sculpteurs reproduisent depuis que le monde est monde ; la Harpe fait oublier luths et théorbes.

La harpe. ↔ Depuis Sésostris jusqu’au XVIIIe siècle elle avait subi peu de modifications ; on chercha : il s’agissait de compléter son échelle, de lui permettre la gamme chromatique et de lui donner les moyens de moduler. On imagina des pédales actionnant les cordes et les faisant monter d’un ton ou d’un demi-ton. En 1770, on construisait déjà des harpes ayant trente-six cordes et plusieurs pédales. Toutefois l’instrument restait défectueux et insociable, quand un mécanicien de génie, Sébastien Érard, lui donna les ressources qui lui manquaient en inventant le double mouvement, c’est-à-dire le moyen, pour la même corde, de s’élever successivement de trois demi-tons

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