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LA GAMME
mathématiquement, on constate, à leur sommet, un écart de près d’un ton avec nos claviers.
L’art de l’accordeur consiste à diminuer chacune de ces quintes d’un comma.
Le comma est la différence entre ut ♯ et ré ♭, par exemple, le neuvième d’un ton. Glissant sur ré, le doigt du violoniste exhausse d’un comma son ut ♯. Il abaisse d’autant le ré ♭ quand il descend sur ut.
L’orgue du château de Frederiksborg (Danemark), construit en 1612, n’a pas l’accord tempéré[1] : impossible d’user d’autres tonalités que celles de (do, sol, ré. Cet accord, qui a heureusement égalisé les douze tons chromatiques, a été imposé au monde vers 1730 ou 1735, par une œuvre immortelle, le Clavecin bien tempéré.
- ↑ Cet orgue, cité par Prétorius en 1618 (chapitre sur les modèles d’orgues), oublié depuis, fut « découvert » par notre agent consulaire à Elsneur, M. Philbert, qui le signala à Cavaillé-Coll. Cavaillé-Coll le fit restaurer par son harmoniste Félix Reinburg. Les touches de la pédale sont, comme celles des « manuels » recouvertes d’ivoire ; ses boutons de registres sont en argent.
Inutile d’ajouter que rien ne fut modifié dans l’harmonisation de l’instrument, dont la sonorité et le mécanisme furent religieusement respectés.