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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/105

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— Nous n’irons pas à Plymouth non plus, Minny.

— Ah çà ! Mais, décidément, où irons-nous, s’il vous plaît ?

Elle s’assit sur le divan, à côté de son père.

— Pourquoi voulez-vous quitter Londres ?

— Ma pauvre enfant, ma pauvre enfant ! disait le banquier en se cachant le visage dans les mains.

— Mais qu’avez-vous donc ? s’écria la jeune fille en sentant deux larmes brûlantes tomber sur son front, tandis que Beaumont la tenait embrassée ; dites-moi, père, vous me faites peur ! Mon Dieu, que vous est-il arrivé ?…

Et elle essayait de sourire en disant :

— C’est une plaisanterie, n’est-ce pas ? Vous n’avez pas l’intention de quitter l’hôtel ? Je l’aime, moi, j’y tiens. Voyons, père, parlez-moi, oh ! parlez-moi ! Le banquier releva la tête : il était d’une pâleur effrayante ; ses cheveux noirs, rejetés en arrière, laissaient à découvert son grand front plus blanc que l’ivoire.

La jeune fille poussa un cri…

— Oh ! mais, qu’y a-t-il ?

— Écoutez-moi, Alice, et… pardonnez-moi en souvenir des dix-huit années de bonheur que vous avez passées ! Car vous avez été heureuse, oh ! bien heureuse, n’est-ce pas ? Souvenez-vous toujours de ce beau rêve !…