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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/154

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qui savait ce qu’il y avait de larmes, de douleur intense, de désespoirs cachés sous ce masque impénétrable et froid, plus dédaigneux que jamais, devait paraître étrange à ceux qui ne la connaissaient pas et ignoraient ce que son cœur, son orgueil et sa fierté souffraient ! Elle traversa la serre, où quantité d’amateurs s’extasiaient devant les superbes collections de camélias et de tubéreuses, puis, ouvrant une des grandes portes-fenêtres encadrées de lianes, se trouva dans le bureau de M. Ed. Beaumont ; toujours la même chambre sombre et silencieuse, où le bruit n’arrivait qu’affaibli, presque perdu sous les lourdes tentures des Gobelins, où le soleil, qui y pénétrait à peine du reste, produisait de si singuliers effets de lumière et d’ombre, qu’on croyait, par moments, voir se profiler quantité de figures étranges, insaisissables sur les murs et derrière les tableaux… Dans cette chambre énorme, d’un luxe simple et grandiose, riche de curiosités artistiques, de merveilles introuvables, deux hommes écrivaient devant le bureau-ministre encombré de papiers.

Tous deux tournaient le dos à la porte ; aussi ils ne virent pas Alice qui entrait doucement et s’arrêta quelque temps à les regarder ; enfin, s’approchant à petits pas :

— Père ! c’est moi, murmura-t-elle en embras-