Aller au contenu

Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/158

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Moi !

— Et vous avez pu croire, Crupp, que nous consentirions à ce que vous vous dépouilliez ainsi pour nous ? Oh ! c’est mal, c’est mal !

— Mais, monsieur, quand je vous répète…

— Non, ne me dites plus rien.

— Eh bien ! je parlerai cependant. Ce sera la première et la dernière fois que je vous aurai désobéi depuis votre enfance, monsieur Ned ; mais enfin je veux parler, je veux dire une bonne fois ce que j’ai sur le cœur. Personne ne m’en empêchera. Sommes-nous dans un pays libre, monsieur ? oui ou non, sommes-nous dans un pays libre ?

Miss Alice, ma chère mignonne, quand j’avais quinze ans et que j’étais un pauvre petit malheureux sans pain, sans abri, M. James Beaumont, votre grand-père, me prit à son service sans recommandations d’aucune sorte et suivant en cela l’impulsion de son bon cœur. Je n’étais bon à rien alors ; je le servis fidèlement…, oui, j’ose le dire et je suis fier de le dire, je le servis trente ans et je le servis fidèlement !… À sa mort, M. Edward Beaumont me continua cette confiance dont je sus me rendre digne. Dites-lui, monsieur Ned, dites-lui que vous n’eûtes pas à regretter, pendant les derniers dix ans qui viennent de s’écouler, d’avoir honoré Zachary Crupp de votre confiance, et que ce fut