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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/159

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toute sa vie un honnête et fidèle serviteur de la maison !… Dites-lui que, pendant quarante ans qu’il fut le caissier de Old London & Hull Bank, il a rempli honorablement les devoirs de sa charge !

L’honnête Zachary s’arrêta un instant, comme suffoqué par l’idée de ce qu’il avait encore à dire ; puis, faisant un effort, il reprit :

— Vous savez que j’ai vécu jusqu’à présent comme un vieux hibou de célibataire inutile et égoïste, dont le seul rayon de soleil était votre sourire, mademoiselle ; vous savez que j’étais avare et sobre et que je dépensais bien peu, quoique gagnant beaucoup…, beaucoup trop, je l’ai toujours dit à votre père, deux cent vingt livres. Je ne valais pas autant ; on eût trouvé cent comptables pour un à moitié prix ; il n’a jamais voulu comprendre cela. J’ai mis tous les ans une petite somme de côté, me disant : « Quand l’enfant sera grande et qu’elle se mariera, je veux lui faire un cadeau de noce, mais un cadeau de noce superbe, qui me fasse honneur et dont je sois fier… » Il s’est trouvé que la tirelire était mieux garnie que je ne pensais ; tant mieux. Cet argent n’est pas à moi ; on me l’a donné alors que je ne le méritais pas ; on a continué à me le donner alors que je ne le méritais plus… Je n’en veux pas, je n’en ai que faire ; il appartient à la maison Beaumont, que Dieu bé-