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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/160

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nisse ! qu’il retourne à la maison Beaumont… Il me brûlerait les doigts…

Je suis seul au monde, je n’ai ni famille ni enfants ; personne ne m’aime et je n’aime personne, personne que M. Ned et vous, miss Alice.

Maître Zachary fit une pause, toussa une bonne fois, de façon à se rendre la voix claire pour longtemps, et, regardant la jeune fille d’un air de doux attendrissement :

— Rendez-moi bien heureux en acceptant cette petite somme, miss Alice. Oh ! je vous en prie, ne me refusez pas !… Ne faites pas ce chagrin à votre vieux Zachary, qui si souvent vous a fait sauter sur ses genoux quand vous étiez un bébé ! Ne lui faites pas ce chagrin, il vous aimait tant, tant !

Le pauvre vieux n’en dit pas davantage ; il pleurait à chaudes larmes, tenant d’une main sa tabatière, brandissant de l’autre le fameux sac de toile grise qu’il tendait à Alice.

— Prenez-le, mignonne aimée ; prenez-le, je vous en prie.

— Pour rien au monde, Crupp. C’est me connaître bien peu que de m’offrir pareil sacrifice, avec l’espoir que j’accepterais. Moi, moi, vous dépouiller ainsi ! Le jour où je ferai cela, vous pourrez dire que je suis bien changée.

— Dès son enfance, elle montra du caractère,