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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/192

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— Mon Dieu ! mon Dieu ! s’écria-t-il en s’enfuyant, la sauver !

À partir de ce moment, il n’eut plus que cette seule pensée : La sauver ! Mais que faire ? Comment, par quel moyen la sauver ?

Le docteur avait dit que l’hiver était nuisible à Alice, et l’hiver arrivait à grands pas. Il lui fallait la chaleur, le soleil, le printemps ! Le printemps avait fui… Il s’agissait de le rattraper, coûte que coûte.

Beaumont prit une grande résolution ; il dit adieu à la Russie et résolut d’emmener sa fille à Nice. Il y perdait sa place… ; qu’importe ! Avant tout, il voulait garder son enfant.

La maladie suivait toujours sa marche progressive, terrible, effrayante, que rien n’arrête ! On l’attribuait à l’hiver rigoureux de Saint-Pétersbourg, au changement soudain qui, d’une des riches héritières de la Grande-Bretagne, avait fait tout simplement la fille d’un obscur employé aux appointements de dix-huit cents roubles ; en somme, à toute espèce de raisons qui y étaient bien pour quelque chose, certainement ; mais personne ne savait ce que souffrait la pauvre petite âme froissée qui habitait cette jolie enveloppe frêle et décolorée, qui s’étiolait tout doucement faute d’amour, comme les fleurs s’étiolent faute d’air !