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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/226

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demoiselles d’honneur soudain entrevue et bientôt masquée par le battant de la grande porte cochère… Le rire très polisson et très insupportable du petit Waldeim qui croyait avoir fait beaucoup d’esprit quand il avait montré toutes ses dents, fort belles, du reste… Un bouquet de violettes jeté vivement par la portière et qui était tombé vis-à-vis d’eux, sur la banquette, sans que ni l’un ni l’autre y fit attention. Le coup de fouet victorieux du cocher qui gagnait son siège ; un brusque mouvement des roues, la sonnerie aiguë des grelots de cuivre… et les chevaux qui partaient bravement, au galop !

Une intime et exquise impression de calme. Des rangées de grands hôtels sombres qui fuyaient avec une rapidité invraisemblable… çà et là, des personnages lilliputiens, grotesques et menus, errant dans une atmosphère neigeuse et qu’on eût dits enfarinés ; de vagues horizons blancs étoilés de masses grises qui passaient, dans le vent, bizarres, informes, très droites, et qui faisaient penser à de fantastiques cortèges d’ombres chinoises se déroulant sur un mur crépi à la chaux… des armées d’arbres aux branches maigres frangées de minces cristaux à pendeloques délicates, — comme si l’on eût mis des lustres en verre filé tout au long de l’avenue Louise, le son perdu d’un orgue de