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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/261

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même une pétition pour qu’on le supprimât et que les avocats pussent plaider en tenue de ville, simplement. Ils étaient risibles, tous, là dedans. »

— Tu comprends bien, mon amour, cette coutume de mettre en robe les gens de loi est d’un autre âge ; à notre époque de telles anomalies paraissent bien surannées, absurdes, puérilement conventionnelles c’est laid et inutile… Nous avons l’air gauches, au Palais, honteux de cet uniforme qu’on devrait laisser définitivement à l’opérette. Je ne veux pas que toi, toi surtout, tu me voies ainsi.

Et Monsieur, parlant posément, de ce ton raisonnable qu’on emploie pour convaincre les enfants, serrait contre lui les menottes de ce « grand bêta » de petite femme.

Elle, elle tenait à la robe, et à la toque aussi, et au rabat ; elle n’y trouvait rien de drôle, au contraire, et elle eût regretté qu’on les abandonnât… Cela devait donner un certain air pas banal à ces messieurs du barreau ; cela les distinguait du vulgaire. L’éternel habit noir, voilà ce qui était bête comme tout et qui noyait, sous le même aspect morne et étriqué, peu gracieux d’ailleurs, et les épiciers qui sont de noce, et les garçons de table et les coiffeurs, et les recors, et les dentistes, et les hommes du monde entier à quelque classe de la société qu’ils appartiennent !