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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/262

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— La robe, au moins, parlez-moi de cela ! C’est cossu, ça drape ! Les grandes manches sans coude doivent accompagner très bien les gestes amples d’un orateur.

Madame s’exaltait et, pour lui prouver que c’était à tort, Monsieur alla chercher ses habits d’audience.

Il ne prétendait pas les mettre… Oh ! il s’y refusait de la manière la plus formelle ; il voulait seulement que Madame se rendit compte.

D’un coup d’œil, Madame eut tout jugé. — C’était très bien.

Elle articula cette déclaration d’un air grave, sans rire le moins du monde et, prestement, elle glissait la robe sur les épaules de son mari, lui passait les manches larges, repoussait les pans, donnait aux plis un jet souple, enlevait, du bout des doigts, un grain de poussière demeuré entre les mille fronces des pièces plates ; quand elle en fut au premier bouton du rabat, ses lèvres, en s’élevant imperceptiblement, effleurèrent les moustaches de monsieur. À partir de ce moment il ne protesta plus ; il laissa faire. Et il tournait avec obstination le dos aux glaces, dans une appréhension terrible de s’apercevoir et de se trouver ridicule.

Alors, Madame lui mit son plaidoyer dans la