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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/273

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en plus aigre, le considérant avec une candeur tranquille, elle s’était bouché les oreilles.

On avait déjeuné après cela silencieusement, en tête à tête. Madame n’avait pas dit une parole : elle boudait ; Monsieur n’avait rien mangé. Le repas n’avait pas pris un quart d’heure. Au bout de ce temps, Madame s’était levée de table ; elle avait fait venir sa cuisinière et, après un long conciliabule avec celle-ci, avait résolu que le menu du dîner se composerait d’une purée crécy, — Monsieur abhorrait les carottes, — d’un plat de croquettes au macaroni ; Madame recommanda qu’elles fussent bien dorées : « Il y avait une éternité qu’on n’en faisait plus, et c’était bon, cela. » Monsieur se mordit les lèvres : l’odeur seule des fritures lui causait des haut-le-cœur.

— Comme poisson, on aurait… Tiens, quel poisson pourrait-on bien donner ?

Madame prit un petit air réfléchi, profond ; elle méditait une vengeance.

— De l’esturgeon ? conseilla la bonne. — Monsieur l’aime.

Madame leva les bras au ciel :

« De l’esturgeon ! Mais il était d’un prix inabordable… À quoi pensait cette fille ? De l’esturgeon lorsqu’il gelait ! Où irait-on à se passer ainsi ses caprices ? Il fallait de l’économie… » Et Ma-