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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/305

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qui douterait… Et de quoi, d’abord ? — Un soupçon, ça s’appuie sur quelque chose, au moins.

Là était l’erreur, justement ; le soupçon ne s’appuie sur rien de solide, il s’empare tout à coup d’une imagination, despotiquement ; et puis, c’est très vague, très indécis, on dirait d’une demi-clarté traînant dans l’air, à peine perceptible.

Du jour où il lui arriverait de soupçonner il ne surveillerait pas, non, il n’épierait pas sa femme : c’était odieux cela. Il en finirait tout de suite. Il la tuerait.

À quoi allait-il donc penser là ? — Il se battait contre des moulins à vent, son esprit courait la poste, faisait un chemin de tous les diables sans une apparence de raison. Il ne soupçonnait point.

Alors, pourquoi cette tête pouponne et bellâtre, pommadée, rasée, éternellement souriante du petit d’Alliane revenait-elle obstinément s’encadrer là, devant lui, dans la porte, au beau milieu des battants d’ébène ?

Pourquoi sautillait-elle si sottement à travers ses liasses de dossiers, pourquoi avait-elle cette expression de fatuité énervante, je ne sais quoi de glorieux, de satisfait dans sa manière d’aller et de venir, dans la fébrile gaucherie de ses mouvements désordonnés ?…

« Le cavalier de ces dames, toujours ! »