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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/355

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mettait le nom en avant pour la formation d’un nouveau cabinet ?

Voilà ! Monsieur court, à la suite de son ambition qui marche devant lui et qu’il veut rattraper : les Chambres rouvrent dans un mois ; il prépare son coup d’audace.

Qu’importe tout cela à Madame ?

Pourtant, au fond, vaguement, son amour-propre de jolie femme est blessé de cette violente passion que Monsieur a pour la politique, de tout le temps qu’elle lui vole ; son mari la délaisse, il la néglige ; il élabore quelque aride discours sur de fastidieuses questions d’économie sociale et demeure bien indifférent à tout le reste.

Le temps a changé ; une petite pluie, fine comme un brouillard, saute aux vitres des hautes fenêtres. Il fait sombre ; les bruits du dehors se brisent dans le bruit du vent. Madame n’a rien mangé depuis le matin ; elle se sent très faible, anéantie, les nerfs morts. Son grand désespoir, peu à peu, s’est transformé en attendrissement doux, en sourde et molle souffrance ; et elle s’apitoie sur elle-même, elle se plaint. Elle voudrait avoir près d’elle son mari, sa mère, quelqu’un qui l’aime bien et dont elle soit sûre. Son pauvre cteur brisé a besoin de se poser sur un cœur ami.

Alors, comme elle se voit seule, livrée à toutes