Aller au contenu

Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/357

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Ce cher ami !… Vous avez deviné, vous, au moins ! (et ce « vous, au moins ! » est comme un reproche sanglant adressé à d’autres qu’elle ne nomme pas.) Vous êtes bon. Aussi, je vous aime bien, allez, d’Alliane !

Une larme roule encore sur les joues brûlantes de Madame. D’Alliane se rapproche tout à fait ; elle s’est assise sur un fauteuil, il a pris un petit pouf bas ; il est à ses pieds. Il semble très pénétré, très ému de son chagrin, laissant tomber seulement un ou deux mots de consolation, des choses « senties » et, sans qu’elle s’en soit défendue, il a pris le mouchoir de batiste dans la poche du peignoir de Madame, il lui essuie les yeux légèrement, avec des précautions infinies.

« Là, là ; elle est une enfant, une grande enfant nerveuse, trop impressionnable, qu’on a eu tort de laisser toute seule. »

— Toute seule ? Oh ! oui, toute seule ; c’est mal cela, à Georges. Lui qui sait quelle triste journée, aujourd’hui !… Lui qui sait que je n’avais rien au monde, moi, que cet enfant ! Ma mère est en Suisse, je n’ai pas d’amies, et puis, du reste, les amies !…

Les larmes redoublent. Madame se trouve décidément abandonnée, sacrifiée, perdue dans ce vaste univers, comme orpheline et veuve de toutes