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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/362

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échappée sur un coin de rêve, une ronde de séraphins au paradis.

Madame ne put dissimuler sa satisfaction : « c’était merveilleux, c’était divin ! »

Il y avait là une cinquantaine de jeunes filles, cinquante têtes rieuses et fraîches, aux yeux ingénus…, la plus âgée n’ayant pas vingt ans et la plus jeune, Mile Jeanne Reiberg, à peine douze. Les flots d’étoffes vaporeuses s’envolaient, tout blancs, dans la lumière indécise, sans un habit d’homme, sans rien qui rompît l’uniformité, le blanc sur blanc qu’elle avait voulu.

Et on s’amusait. Toutes ces fillettes retrouvaient là quelque chose de l’agitation douce, le rayonnement d’innocence d’un jour de première communion ou de distribution des prix ; les petites se haussaient, prenant leur bal très au sérieux, et les grandes, qui faisaient le cavalier, se laissant aller à toute l’enfance qui était encore en elles, sautaient passionnément, avec l’abandon et l’entrain de pensionnaires qui aiment la danse pour la danse, sans s’inquiéter de leurs toilettes qui se chiffonnaient ou de leurs coiffures défaites, « puisqu’on était entre petites filles ! » Vraiment charmantes et naturelles par cela même, vraiment naïves et jeunes.

Madame triomphait ; elle s’écria :

— Ce qui rend les demoiselles insupportables et