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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/55

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œuvre remarquable…, étonnante parfois, qui laissait le champ libre à l’imagination tout en lui découvrant de vagues horizons impénétrables qui faisaient rêver à un pays étrange, à une flore singulière, à une faune monstrueuse… La tapisserie de miss Crach était tout un poème, toute une zoologie, toute une botanique qu’elle étudiait depuis longtemps.

Alice, le coude sur la table, une main appuyée sur un recueil de ballades allemandes, lisait haut.

La tante et la nièce étaient au mieux depuis trois jours. Alice avait accompagné miss Crach à l’office, et celle-ci ne désespérait pas de faire quelque jour une protestante convaincue de cette petite fille frivole et évaporée. La vérité est que l’enfant n’était plus aussi gaie, loin de là ! Son sourire avait quelque chose de contraint ; sa voix, ordinairement. pleine et harmonieuse, tremblait par moments, et cependant vous eussiez pu voir difficilement une jeune fille plus adorablement charmante que notre petite amie faisant face à sa grand’tante. Était-ce l’effet du contraste ? Peut-être.

Alice avait, ce soir-là, une simple robe de cachemire blanc uni ; ses cheveux, relevés bien haut sous un peigne d’écaille, laissaient tomber par-ci par-là une boucle d’or pâle sur son front pur. Elle