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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/71

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l’aurait singulièrement étonné. Lord George Grenville ne se rendait pas bien compte du sentiment qu’il éprouvait pour Alice. Il la trouvait jolie, oh ! adorablement jolie. Pour lui, elle réalisait l’idéal de la jeune fille (en admettant qu’il se fût jamais représenté cet idéal). Rien ne le faisait rire, lui l’homme grave, comme ses caprices parfois étranges et les reparties vives et spirituelles qu’elle faisait si bien, de son ton moqueur, avec son adorable petit accent pincé.

Que lui importait qu’elle fût ou non excentrique et évaporée, qu’elle dépensât quatre-vingts livres pour une toilette de bal ou une guinée pour quelques violettes blanches d’hiver, quand personne n’en avait qu’elle se promenât au Park toute seule avec son groom et son poney, ou qu’elle pariât aux courses, ni plus ni moins que tant de sportsmen qui s’y ruinaient de sang-froid !

Oh ! elle était elle-même, elle ne ressemblait à personne qu’à elle-même. Grenville l’admirait comme la plus jolie chose qu’il eût vue, sans toutefois avoir jamais songé qu’un mariage fût possible entre elle et lui ; cette idée ne lui était pas venue. Du reste, il considérait Alice comme une enfant, une vraie enfant gaie, fantasque et capricieuse. L’orchestre joua le prélude d’une valse ; Grenville et Alice se lancèrent dans le tourbillon.