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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/79

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On parlait de ses attelages, de ses petits poneys blancs, jolis, jolis ! de sa grâce, de son élégance et puis…, si riche !

— Elle a un chic épatant, disaient les dandies ; quel cachet ! Quatre-vingt mille livres de dot et des espérances… Bigre ! c’est joli !

Le 10 mai, jour anniversaire de cette petite fée aimée, il y eut une telle avalanche de fleurs à l’hôtel de Hanover-Square, qu’on ne savait littéralement plus où les mettre. La maison embaumait ; on eût dit un gigantesque parterre. Miss Dosia haussait les épaules ; sa vieille figure glaciale faisait ombre dans ce tableau ; elle jetait je ne sais quel air sombre et triste sur cette fête, qui fut éblouissante, extravagante, follement superbe. Beaumont y dépensa plus de vingt mille francs. Il y eut un feu de Bengale, une fancy-fair au profit d’un hospice d’enfants assistés, qui y gagna quatre mille francs ; une tombola, un bal, que sais-je… ?

Et toujours un succès fou… une cour d’adorateurs qui se pâmaient d’admiration et, s’entortillant dans des discours à perte de vue, juraient sur l’honneur que jamais on n’avait vu rien d’aussi joli que cette petite fille si riche !

Vous dirai-je que, ce même 10 mai, il arriva de Berlin une gerbe de fleurs blanches qui eut près de miss Beaumont tout le succès de la journée ?