Page:Wilde - Derniers essais de littérature et d’esthétique, 1913.djvu/202

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

point recourir au chemin de fer souterrain, aux omnibus, ou aux autres moyens artificiels de locomotion.

Le prix de la course est au plus rapide.

Outre les poseurs de profession, de l’atelier, il y a les poseurs du Row, les gens qui posent aux thés de l’après-midi, ceux qui posent en politique, et les poseurs des cirques.

Toutes ces quatre catégories sont charmantes, mais la dernière seule est vraiment décorative, toujours.

Les acrobates et les gymnastes peuvent donner au jeune peintre une infinité d’idées, car ils mettent dans leur art un élément de vitesse dans le mouvement, de changement incessant qui, de toute nécessité, fait défaut au modèle d’atelier.

Ce qu’il y a d’intéressant en ces « esclaves de l’Arène », c’est qu’en eux la Beauté est un résultat inconscient, et non un but cherché, qu’elle résulte, en fait, d’un calcul mathématique de courbes et de distances, d’une justesse absolue de l’œil, de la connaissance scientifique de l’équilibre des forces, et d’un entraînement physique parfait.

Un bon acrobate a toujours de la grâce, bien que la grâce ne soit point son but.

Il a de la grâce parce qu’il fait ce qu’il doit faire de la meilleure manière dont la chose puisse se faire.

Il a de la grâce parce qu’il est naturel.

Si un ancien Grec revenait de nos jours à la vie, ce qui serait une rude épreuve pour nos prétentions, à cause de la sévérité de ses critiques, on le trouverait bien plus souvent au cirque qu’au théâtre.

Un bon cirque est une oasis d’Hellénisme dans un