Page:Wilde - Derniers essais de littérature et d’esthétique, 1913.djvu/351

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’il y ait la passion d’une âme d’homme derrière la perfection de style de l’homme.

Quand on passe au reste du volume, on trouve des Essais sur Wordsworth, sur Coleridge, sur Charles Lamb, sur Sir Thomas Browne, sur quelques-unes des pièces de Shakespeare, et sur les rois qu’a créés Shakespeare, sur Dante Rossetti et sur William Morris.

De même que celui qui traite de Wordsworth paraît être la dernière œuvre de M. Pater, de même celui qui a pour sujet le chanteur de la Défense de Guenevère est certainement son écrit le plus ancien, ou peu s’en faut, et il est intéressant de remarquer le changement qui s’est produit dans son style.

Ce changement n’est peut-être pas très apparent à première vue.

En 1868, nous voyons M. Pater écrire avec le même choix exquis des mots, avec la même mélodie soignée, avec le même caractère, et d’un style qui est presque analogue.

Mais à mesure qu’il avance dans la vie, l’architecture du style se fait plus riche et plus complexe, l’épithète devient plus précise et plus intellectuelle.

De temps à autre on peut être porté à trouver qu’il y a ici ou là une phrase un peu longue, et peut-être, se hasarderait-on à dire, un peu lourde, un peu empêtrée dans son mouvement. Mais s’il en est ainsi, cela est dû à ces vues latérales, qui se révèlent soudain à l’idée pendant sa marche, et qui ne font que la mettre en lumière ; ou bien à ces heureuses arrière-pensées qui donnent au dessin central un fini plus complet, tout en gardant l’ai