Page:Wilde - Derniers essais de littérature et d’esthétique, 1913.djvu/58

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desséchante du régime impérial et la stérilité de ces recherches pédantes de style, qui sont l’inévitable résultat de l’absence de sujets vitaux.

A vrai dire, M. Mahaffy, dans la dernière page de son histoire, rétracte formellement la plupart de ses préjugés politiques.

Il persiste à penser que Démosthène aurait dû être mis à mort pour sa résistance à l’invasion macédonienne, mais il admet que le gouvernement impérial de Rome, qui suivit le gouvernement impérial d’Alexandre, produisit des maux sans nombre, et tout d’abord la décadence intellectuelle, pour finir par la ruine financière.

« Le contact de Rome, dit-il, engourdit la Grèce et l’Égypte, la Syrie et l’Asie-Mineure, et s’il existe de grands édifices qui attestent la grandeur de l’Empire, où sont les indices de vigueur intellectuelle et morale, si nous en exceptons cette citadelle de la nationalité, le petit pays de Palestine ? »

Cette palinodie a, sans contredit, pour but de donner à l’ouvrage une apparence plausible de sincérité, mais un tel repentir de la dernière heure vient trop tard et inflige à toute la partie historique qui le précède un air de sottise et non de loyauté.

C’est avec soulagement qu’on passe aux quelques chapitres où M. Mahaffy traite expressément de la vie sociale et de la pensée des Grecs.

Ici la lecture de M. Mahaffy est vraiment fort agréable.

Sa description des Écoles d’Athènes et d’Alexandrie, par exemple, est extrêmement intéressante.