Page:Wilde - Derniers essais de littérature et d’esthétique, 1913.djvu/57

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puisse être remplacé chez certains individus par une solidarité plus vaste, les sociétés humaines n’y renonceront que pour leur substituer des motifs plus bas.

Et il ne peut s’empêcher d’exprimer son regret que les classes supérieures des états grecs fussent dépourvues d’esprit public au point « de gaspiller en un paresseux absentéisme, en une résidence plus négligente encore, le temps et les ressources qui lui avaient été donnés pour que leur pays en profitât » et qu’elles n’eussent aucune conscience de la possibilité pour elles de fonder un Empire hellénique fédéral.

Lors même qu’il en vient à parler de l’art, il ne peut faire autrement que d’avouer que l’œuvre la plus noble de la sculpture datant de cette époque fut celle qui exprimait l’esprit de la première grande lutte nationale, l’expulsion des hordes gauloises qui inondèrent la Grèce en 278 avant J.C. et que c’est au sentiment patriotique éveillé par cette crise, que nous devons l’Apollon du Belvédère, l’Artémis du Vatican, le Gaulois mourant, et les plus beaux chefs-d’œuvre de l’École de Pergame.

Quand il s’agit de littérature, M. Mahaffy se répand de nouveau en bruyantes lamentations sur ce qu’il regarde comme des tendances sociales superficielles de la Comédie Nouvelle. Il regrette la belle liberté d’Aristophane, avec son intense patriotisme, l’intérêt vital qu’il prend à la politique, ses larges tableaux, et le plaisir que lui donne une vigoureuse vie nationale.

Il avoue la décadence de l’éloquence sous l’action