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Page:Wilde - La Maison de la courtisane, trad. Savine, 1919.djvu/29

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IV


Comme ce palais est solitaire ! Comme ces murs sont gris ! Nul ménestrel n’éveille désormais l’écho dans ces salles. La chaîne brisée, rongée de rouille, pend à la porte, et les mauvaises herbes ont fendu le pavé de marbre. Par ici se cache le serpent, et par là les lézards courent près des lions de pierre qui clignotent au soleil. C’est là que Byron logea, qu’il abrita son amour et ses plaisirs pendant deux longues années, comme un autre Antoine, pour qui l’univers fut un autre Actium. Pourtant il ne laissa point se faner son âme royale, ni se briser sa lyre, ni s’émousser la pointe de sa lance, grâce aux arts perfides d’une reine d’Égypte. Car de l’Orient se fit en-