Page:Wilde - La Maison de la courtisane, trad. Savine, 1919.djvu/72

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Pourquoi tarder ? Va-t’en d’ici, je suis las de tes airs de langueur, las de ton regard toujours fixe, de ta somnolente magnificence. Ton haleine horrible, et lourde, fait vaciller la lumière de la lampe, et sur mon front je sens la moiteur, et les terribles rosées de la nuit et de la mort. Tes yeux sont comme des lunes fantastiques qui frissonnent en quelque lac stagnant. Ta langue est comme un serpent écarlate qui danse à des airs fantastiques. Ton pouls bat des mélodies empoisonnées et ta gueule noire est comme le trou laissé par une torche ou par des charbons ardents sur des tapis sarrasins.