Page:Wilde - Le Portrait de monsieur W. H., trad. Savine, 1906.djvu/43

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Nous ne découvrîmes rien, cela va sans dire et chaque jour l’existence de Willie Hughes me paraissait devenir plus problématique.

Cyril était dans un état épouvantable. Il remettait la question sur le tapis tous les jours, s’efforçant de me convaincre, mais j’avais vu le point faible de la théorie et je me refusais à y croire tant que l’existence de Willie Hughes, l’acteur adolescent du temps d’Élisabeth, n’avait pas été démontrée sans doute ni hésitation possible.

Un jour, Cyril quitta Londres pour se rendre chez son grand-père, du moins je le crus alors, mais plus tard j’ai appris de lord Crediton qu’il n’en fut pas ainsi.

Après une quinzaine, je reçus de Cyril un télégramme, expédié de Warwick, où il me priait de ne pas manquer de venir dîner avec lui, ce soir-là, à huit heures précises.

À mon arrivée, il m’accueillit par ces mots :

— Le seul apôtre, qui ne méritait pas que rien lui fût prouvé, était saint Thomas et