Aller au contenu

Page:Wilde - Poèmes, trad. Savine, 1907.djvu/106

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

quittant la maison de plaisir, ouvre des yeux

 effarés.
 Faire le corps et l'Esprit chose une et identique
 avec tout ce qui est droit, si bien que rien ne vive
 en vain, du matin jusqu'à midi, mais qu'en un
 doux unisson, outre chaque pouls de la chair et
 chaque palpitation du cerveau, l'âme, encore parfaite,
 réside sur un trône défendu par d'imprenables
 bastions contre toutes les vaines attaques du
 dehors,
 Et qu'elle observe, avec une sereine impartialité,
 la mêlée des choses, et y puise néanmoins du réconfort,
 en sachant que par la chaîne de la causalité
 sont mariées toutes les choses différentes, qu'il
 en résulte un tout suprême, qui a pour langage la
 joie ou un hymne plus saint! Ah! certes, ce serait
 là une manière de gouverner
 la vie en la plus auguste omniprésence, et
 par là, l'intellect doué de raison trouverait dans la
 passion son expression; les purs sens, qui autrement
 sont ignobles, communiqueraient la flamme
 à l'esprit, et le tout formerait une harmonie plus
 mystique que celle dont sont unies les étoiles planétaires
 et de leurs tons divers ferait une corde à l'octave,
 dont la cadence étant sans bornes, se répandrait à
 travers les orbes de toutes les sphères, et de là