Page:Wilde - Poèmes, trad. Savine, 1907.djvu/235

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 Le vent d'occident souffle fort à travers la sombre
 mer Égée, et au pied du secret escalier de marbre, ma
 galère tyrienne t'attend. Descends, la voile de
 pourpre est déployée. Le veilleur dort dans la
 ville. Oh! quitte ton lit brodé de fleurs de lys, ô
 ma Dame, descends, descends.
 Elle ne viendra pas, je la connais bien; elle n'a
 aucun souci des voeux d'un amant, et un homme
 n'aurait guère de bien à dire d'une créature si
 cruelle et si belle. Le véritable amour n'est qu'un
 joujou de femme; elle n'ont jamais connu la douleur
 d'un amant, et moi qui aimais autant qu'aimé un
 jeune homme, il faut que j'aime en vain, que j'aime
 en vain.
 O noble pilote, dis-moi la vérité. Est-ce là le
 brillant d'une chevelure dorée, ou n'est-ce que le